Formes de transport : quelles sont les options à privilégier ?

Rue urbaine moderne avec transports divers et soleil

Le train peut coûter plus cher que la route sur certaines liaisons courtes en Europe, même s’il brille par son efficacité sur de longues distances. À l’opposé, l’avion, souvent synonyme de vitesse, réserve parfois quelques surprises : temps perdu aux contrôles, attente du dernier taxi, imprévus qui grignotent les minutes gagnées dans les airs.

Un même chargement passe d’un camion à un train ou à un bateau selon la météo, la nature des marchandises ou les ambitions écologiques du transporteur. Les choix se font toujours sur un fil tendu entre coût, rapidité, fiabilité et respect de l’environnement. Quelques situations concrètes donnent la pleine mesure de ces arbitrages.

Panorama des modes de transport de marchandises : comprendre les grandes options

Le transport de marchandises s’appuie sur plusieurs grands modes, chacun avec ses logiques propres. Ces choix structurent la supply chain de bout en bout. Premier acteur du secteur, le transport maritime porte aujourd’hui plus de 72 % des échanges mondiaux. C’est le champion incontesté de la capacité et du prix pour le transport international. En contrepartie, les délais sont longs et chaque passage portuaire réclame une logistique spécifique et souvent complexe.

Sur les distances plus courtes ou pour la distribution fine, le routier reste le favori, couvrant environ 15 % du marché mondial. Il répond présent là où la flexibilité prime, notamment pour livrer jusqu’à la porte du client. Mais il subit de plein fouet les bouchons, les normes évolutives et une empreinte écologique lourde.

Le ferroviaire, qui représente environ 10 % des échanges, se distingue par sa capacité, sa sécurité et un excellent rendement énergétique sur les grands axes. Il s’adresse en priorité aux matières premières ou aux flux industriels massifs. Son point faible ? Il dépend d’un réseau ferroviaire maillé, et doit souvent s’associer à la route ou au fluvial pour achever la livraison.

L’aérien occupe une marge du marché, autour de 3 %, en ciblant l’urgence et la haute valeur. Rapidité et fiabilité s’y paient cher, la capacité reste restreinte, ce qui limite sa généralisation.

Enfin, les pratiques multimodales et intermodales gagnent du terrain : elles mixent plusieurs types de transport pour équilibrer coûts, délais et émissions. Pour résumer, voici comment se répartissent aujourd’hui les principaux modes de transport de marchandises :

  • Transport maritime : 72 %
  • Transport routier : 15 %
  • Transport ferroviaire : 10 %
  • Transport aérien : 3 %

Quels avantages et limites pour chaque solution logistique ?

La route marque des points grâce à sa polyvalence et sa réactivité : elle connecte presque partout, se plie aux urgences et ajuste les trajets selon les imprévus. Les gestionnaires apprécient sa capacité d’adaptation à des quantités variables et la possibilité de suivre chaque livraison. En contrepartie, les kilomètres parcourus se traduisent par une empreinte carbone élevée, une dépendance au trafic et, sur la durée, des dépenses qui grimpent.

Le rail s’impose pour les grandes distances, en particulier quand il s’agit de transporter des volumes lourds ou peu fragiles. Avantages : capacité, sécurité, bilan environnemental flatteur. Son talon d’Achille : la rigidité du réseau ferré et la nécessité de compléter le trajet avec un autre mode, souvent la route.

Pour les marchandises qui n’ont pas d’urgence, le bateau tire son épingle du jeu. Son coût au kilomètre est imbattable, la capacité gigantesque. En revanche, la traversée se fait au rythme des marées, des tempêtes ou des files d’attente aux ports. Même logique pour le fluvial : il offre un transport propre et fiable, mais la lenteur et le besoin d’infrastructures adaptées en limitent l’usage.

L’avion, lui, cible l’exceptionnel : produits urgents, marchandises à forte valeur, denrées sensibles au temps. Il offre une vitesse imbattable, mais à un prix et une capacité qui restreignent son champ à des cas particuliers.

Enfin, mixer plusieurs modes, la fameuse logistique multimodale ou intermodale, permet de composer sur mesure. On combine le bateau pour le gros du chemin, puis la route pour livrer à la bonne adresse, ou le rail pour passer une frontière. Cela demande une coordination sans faille et une organisation plus complexe, mais l’équilibre entre économies, délais et environnement y gagne.

Coût, rapidité, empreinte carbone : comment comparer les critères essentiels ?

Opter pour un mode de transport ne se limite jamais à éplucher un tarif. Le secteur pèse près d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre qui oblige à peser chaque option à l’aune de ses conséquences environnementales, de sa rapidité et des ressources sollicitées.

Mode Coût Rapidité Émissions CO2 (g/km/passager)
Train Moyen Rapide (longues distances) 14
Transport routier Variable Rapide (courtes distances) Élevé
Maritime Faible Lent Faible (par tonne-km)
Aérien Très élevé Très rapide Très élevé
Fluvial Faible Lent Faible
Covoiturage Réduit Variable 38,6
Vélo Minime Courte distance 21
Marche Quasi nul Courte distance 0

Le train s’impose dès que la distance s’allonge : difficile de rivaliser en sobriété carbone (14 g de CO2/km/passager), rapidité correcte, coût intermédiaire. Pour le gros volume et la chasse au prix, le maritime reste la référence, à condition d’accepter des délais. La route conserve son rôle de championne de la flexibilité, mais ses émissions pèsent lourd. L’aérien, enfin, tient la corde pour l’urgence, au prix fort pour le climat et le budget.

Voici quelques repères pour guider le choix :

  • Rapidité : misez sur l’aérien ou le train.
  • Coût : tournez-vous vers le maritime ou le fluvial.
  • Empreinte carbone : donnez la priorité au rail, au vélo ou à la marche.

Mais la hiérarchie de ces critères dépend du contexte précis. Chaque entreprise ajuste ses décisions à ses flux, à ses contraintes et à sa stratégie d’approvisionnement.

Route de campagne avec voiture electrique et train au loin

Exemples concrets : choisir le mode de transport adapté à vos besoins d’entreprise

Le multimodal s’est imposé dans nombre de secteurs pour fluidifier la logistique. Prenons DocShipper : cette entreprise orchestre le fret maritime pour les volumes venus d’Asie, le routier pour la distribution finale, le ferroviaire pour accélérer les flux entre grands hubs. Ce jeu de combinaisons décuple la compétitivité tout en gardant un œil sur l’empreinte carbone.

Autre exemple : Transports TDF, qui déploie des camions à l’Oléo 100 (issu du colza), des véhicules électriques en collaboration avec Renault, et applique la charte Objectif CO2. Une PME qui fait appel à ce transporteur peut concilier réactivité et réduction des émissions. Le routier garde la main sur les courtes distances, à condition d’intégrer les impératifs écologiques dans la feuille de route.

Pour les envois à traiter en urgence ou dont la valeur ne supporte aucun retard, le fret aérien s’impose. OpenFly par exemple, propose aux entreprises de louer des avions privés. La facture grimpe, la vitesse est sans égale, mais la capacité reste limitée. Ce choix s’envisage uniquement quand le temps devient non négociable.

La mobilité durable ne se limite pas aux marchandises. Amsterdam impose l’électricité verte à ses trams et métros ; Paris vise des bus 100 % électriques d’ici 2030. Ces initiatives montrent la voie : intégrer l’écologie dans chaque décision logistique, du transport de biens à la mobilité des salariés, n’est plus une option. C’est un signal fort que le secteur envoie à toutes les chaînes d’approvisionnement : l’avenir du transport se joue au carrefour de l’efficacité et de la responsabilité.