« En fait » n’existe pas dans la langue française, malgré sa présence fréquente dans des écrits informels. La confusion persiste entre « en fait » et « au fait », deux expressions distinctes qui ne se substituent jamais l’une à l’autre. Les dictionnaires et les guides de grammaire rappellent régulièrement cette règle, sans pour autant enrayer les erreurs.L’origine de cette confusion réside dans la proximité phonétique et l’usage courant à l’oral, mais l’écrit ne tolère aucune approximation sur ce point. Un simple espace ou une préposition suffit à changer complètement le sens de la phrase.
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Pourquoi « en fait » et « au fait » prêtent-ils à confusion ?
La langue française regorge de locutions adverbiales dont les sonorités s’entremêlent et jettent le trouble dès qu’il s’agit d’écrire. Avec « en fait » et « au fait », le scénario est classique : prononciation voisine, sens bien distincts, erreur fréquente à l’écrit. On tombe régulièrement sur des versions fautives comme « enfaite », « enfait », « en faite », ou « au faite », symptômes flagrants d’une règle d’orthographe bafouée.
Il existe, en plus, une différence d’usage : « en fait » s’invite beaucoup plus dans les textes que « au fait ». Ce déséquilibre pousse parfois à mélanger les deux, à force de répétition ou par automatisme. À l’oral, la distinction est à peine perceptible ; seule l’écrit permet de trancher, à condition d’être attentif. Deux mots, pas de « e » superflu, aucune fusion trop rapide.
Pour bien démêler le vrai du faux, voici les erreurs qui apparaissent le plus souvent :
- « En fait » devient parfois « enfaite », un assemblage incorrect qui déforme l’expression d’origine.
- « Au fait » se retrouve déguisé en « au faite » ou « aufait ».
Autre idée reçue qui persiste : croire que ces deux expressions remplissent la même fonction, celle de corriger ou de rappeler une information. Pourtant, chacune possède son usage précis et ne supporte pas l’improvisation. Respecter les règles d’orthographe, c’est garder la justesse en toute circonstance.
Comprendre la différence : usages et significations de chaque expression
Faire la distinction entre « en fait » et « au fait », c’est affiner son vocabulaire et éviter toute confusion dans l’échange. Bien qu’elles sonnent presque pareil, ces deux locutions adverbiales ne remplissent pas le même rôle.
« En fait » s’utilise pour dire « en réalité », « effectivement » ou « en vérité ». Cette formule permet d’apporter une précision, d’opposer la réalité à une impression ou de corriger une idée reçue. On la réserve lorsqu’il s’agit de nuancer ou de rectifier, jamais pour lancer un nouveau sujet ou remplacer un « mais ».
À l’inverse, « au fait » introduit une information, attire l’attention sur un détail, ou permet de revenir à un sujet principal. Synonyme de « à propos », « d’ailleurs » ou « à ce propos », « au fait » s’emploie souvent au début d’une phrase pour rappeler une donnée ou solliciter l’interlocuteur sur un point précis.
Pour se souvenir facilement des usages corrects, notez ces constantes :
- Orthographe : il s’agit toujours de deux mots, sans « e » final dans aucun des deux cas.
- Prononciation : le « t » final ne se prononce pas dans un murmure, il marque fermement la terminaison.
S’appuyer sur ces règles d’orthographe assure clarté et justesse, que ce soit dans un échange professionnel ou dans une conversation détendue.
« Enfaite » : l’erreur courante qui s’installe partout
L’apparition de « enfaite » dans les échanges numériques ou quotidiens témoigne d’un vrai relâchement. Cette version fautive s’est immiscée à grande vitesse, au point de parasiter nos écrits, quel que soit le contexte : SMS, messageries, réseaux sociaux, mails…
Jamais validée par quelque référence que ce soit, la forme « enfaite » signale une confusion persistante. Méfiez-vous de la facilité du clavier et de la rapidité de l’écriture, car « en fait » exige systématiquement deux mots et refuse tout ajout de « e » à la fin. La moindre hésitation brouille aussitôt le message.
Cette faute traverse tous les milieux : étudiants, professionnels, journalistes, personne n’est à l’abri. Les chiffres sont sans appel : « en fait » domine très largement les occurrences, mais jamais sous la forme « enfaite ». Des spécialistes de la langue rappellent, exemples à l’appui, que cette version déformée n’a rien à faire dans un texte soigné.
Si vous souhaitez éviter les impairs, retenez deux réflexes utiles :
- Lisez à voix haute vos phrases : la césure entre « en » et « fait » doit être claire, jamais fusionnée.
- Appuyez-vous sur la relecture et sur les outils de correction pour traquer les automatismes fautifs.
Aucune raison de laisser l’inattention ternir une phrase : écrire « en fait » séparé, c’est s’assurer de transmettre le message voulu.
Des exemples concrets pour ne plus jamais se tromper
Parfois, le meilleur moyen d’intégrer la différence est de voir les deux expressions « en situation ». « En fait » corrige, précise, nuance la réalité. « Au fait », lui, sert à ramener l’attention sur une donnée, à ouvrir un sujet ou à rappeler l’essentiel. C’est tout le contexte qui fait la nuance.
- Utilisez « en fait » pour rectifier ou nuancer. Exemple : « Il pensait que la réunion était à 15h, en fait elle commence à 14h. »
- Faites appel à « au fait » pour attirer l’attention sur un autre point ou changer de sujet. Exemple : « Au fait, as-tu envoyé le dossier au client ? »
Dans toutes les situations, gardez la vigilance : deux mots, pas d’« e » final, le « t » sonore. Les variantes erronées comme « enfaite » et « au faite » n’apportent que confusion et laissent une impression brouillonne.
Comparez : « En fait, je n’ai pas reçu son message. » Ici, on rectifie l’information attendue. Autre usage : « Au fait, il faut penser à réserver la salle. » Là, on redirige l’attention sur une tâche à accomplir.
À force, l’habitude se prend : appliquer la règle, c’est choisir un français limpide et cohérent. Avec le bon réflexe, chaque échange gagne en impact, et la clarté devient votre signature.